"Il n' y a qu'une seule supériorité: celle du coeur !"

L.V. Beethoven











Une présentation sonore de ce travail  par

Stanislaw Tomkiewicz

Le Cinéma tel qu’il se pratique et est vécu à Vitry


Entretien autour des films réalisés au Foyer Revue Médecine / Cinéma 1975. (27. p 5-16)


Malgré des pertes, ce pour diverses péripéties,  déménagements ou dégradation des pellicules, plusieurs films réalisés par les jeunes ont pu être préservés et maintenant numérisés. Parmi ces films, sont présentés ici 2 courts métrages dans leur totalité. Le format web appauvrit l’image mais la force et la qualité artistique demeurent.



S. Tomkiewicz


A Vitry, le cinéma a deux finalités: il y a, d'une part, "le cinéma pour le cinéma", c'est à dire que tourner un film fait partie de nos techniques d'animation, de rééducation, de psychothérapie, au même titre que la photo, le sociodrame, la psychothérapie individuelle, etc. -nous nous en sommes servis à partir de 1963-. A la même époque, nous nous sommes aperçus que nous étions trop modestes par rapport à la qualité de notre travail quotidien et pratique : nos publications étaient à peu près inexistantes face à l'abondance de celles émanant des autres circuits. Alors, nous avons pensé que le cinéma pouvait devenir un excellent moyen de propager notre idéologie. Il est vrai que c'est une demande, venant de l'extérieur, de montrer à des cercles plus larges le sociodrame, en particulier, qui nous a permis de le comprendre.

Ces deux finalités: le cinéma pour le cinéma et le cinéma pour la diffusion, ne sont pas du tout contradictoires, au contraire, elles se potentialisent. Car si l'on disait aux garçons: "Faîtes du cinéma! cela n'a pas d'importance si vos films ne valent rien", cela équivaudrait à proposer comme aux grands handicapés, une thérapeutique occupationnelle, tout en sachant que l'objet, une fois réalisé, sera bon pour la casse parce qu'il sera invendable. Nous, nous pensons que la pratique cinématographique fera du bien aux adolescents et nous les entraînons dans cette activité; mais celle-ci n'a de sens pour eux que lorsqu'elle est valorisante, c'est-à-dire lorsque leurs films peuvent être montrés, se "vendre à l'extérieur”. Alors ils peuvent dire: "Nous faisons du cinéma adulte, comme chacun peut espérer en faire et, comme tout artiste, nous voulons faire connaître nos œuvres".



J. Finder


En ce qui me concerne, j'ai toujours eu le désir ardent de faire du cinéma un moyen d'expression libre. Si nous formons les garçons à la technique, c'est pour leur permettre de s'exprimer à peu près de la même façon qu'ils le font avec la poésie. Les films se font sans nous, parfois même contre nous. Au départ, je me demandais ce que de tels films allaient pouvoir devenir, ce que les gens de l'extérieur pourraient dire s'ils les voyaient. Et puis, il y a eu "Et après": un film entièrement réalisé par deux jeunes et, au même moment, le Festival cinématographique du Val de Marne, à Charenton. Il s'est alors passé une épreuve de force entre les garçons et nous : ceux-ci qui se reconnaissaient tous dans le film de leurs camarades, nous ont poussés à le présenter au festival, un peu pour savoir si ce que nous enseignions servait à quelque chose. 0 miracle! des gens qui n'avaient rien à voir avec la médecine, la rééducation et la justice lui ont accordé le premier prix.




POINT d’INTERROGATION ou Film innominé   8 mn, 16 mm. 1971

Réalisation : Patrick  THIEBAULT (film dont S. Tomkiewcz fait allusion). Un garçon de 15 ans voit le monde moderne et exprime son désir de communiquer ses sensations par le cinéma, en faisant fi de la technique. S’il parvient à communiquer ses sensations, c’est qu’il nous impose un choix d’images et de sons très personnel.

ET APRÈS  11 mn, 16 mm. 1969     

Réalisation : Francis  FERNANDES

Dans le décor impressionnant d’un chateau en ruine, un garçon qui a fugué d’un centre exprime son amertume.





Découvrez le film documentaire "Mémoire de Sauvageons"  réalisé par Thierry De Lestrade et Sylvie Gilman dans la rubrique "Historique" de ce site.



L'ENTERREMENT DE LA MEDIOCRITE 

Extrait de “Libres enfants enfants en semi-liberté” 

1972.



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